Le format logique UDF

pour disques optiques

Tout comme ils ont conçu la norme ISO-9660 pour rendre le CD-ROM indépendant des plates-formes d'exploitation et des environnements, les industriels ont élaboré le format Universal Disk Format pour rendre les disques optiques numériques portables dans de multiples environnements.


Cet article a été publié dans le magazine MOS N°144 - © 1996

L'Universal Disk Format ou UDF est un format logique de formatage et de structure de fichiers enregistrés sur un disque optique numérique WORM ou effaçable. Les utilisateurs devraient hautement l'apprécier. En effet, ce format fait en sorte que des médias écrits avec un logiciel compatible UDF sur une plate-forme &laqno;X» sous un système d'exploitation &laqno;Y» puissent être lus et exploités sur n'importe quel micro-ordinateur et système d'exploitation à condition qu'un logiciel de gestion existe pour cet environnement. Ainsi, un DON au format logique UDF dont les données initiales ont été écrites sur un compatible PC sous DOS/Windows pourra être lu et, encore plus important, mis à jour sous Unix, MacOS ou OS/2 sur des machines totalement différentes.
L'UDF rend les informations écrites selon ses spécifications totalement portables, à l'image des bases de données sur CD-ROM ISO-9660 qui peuvent être lues ou exploitées dans tous les environnements et postes de travail courants. Mais l'avantage de l'UDF dépasse la portabilité immédiate des données; ce format a été conçu, selon ses créateurs, pour remédier aux problèmes qui naissent du fait de l'évolution constante de l'informatique. Le disque optique numérique notamment WORM est considéré comme un support de conservation de longue durée, de plusieurs dizaines d'années. Qui peut affirmer qu'il utilisera le même système d'exploitation et la même plate-forme durant cette longue période? On serait plutôt certain du contraire. C'est pour satisfaire ces deux besoins, l'interchangeabilité des médias entre différents environnements et une &laqno;certaine» garantie de relecture sur la durée, que les industriels réunis au sein de l'OSTA (Optical Storage Technology Association) ont développé le format logique UDF. Ils sont partis des travaux existants, notamment les normes ECMA-167 et ISO/IEC-13346 qui n'ont malheureusement donné lieu qu'à très peu d'implémentations à ce jour.
La première édition de la norme ECMA-167 (European Computer Manufacturer Association) date de juin 1992 et porte le nom de &laqno;Volume and File structure Write-Once and Rewritable Media using Non-Sequential Recording for Information Interchange». Le comité ISO/IEC (JTC1) chargé de la normalisation des disques optiques a repris une bonne partie des travaux réalisés au sein de l'ECMA et en a fait une norme qui est sortie sous la référence ISO-13346. Cette norme internationale est au stade du DIS (Draft International Standard), donc de la discussion, et a été soumise au vote des différents délégués en fin d'année dernière. Elle se compose de cinq parties distinctes : &laqno;General», &laqno;Volume and Boot Block recognition», &laqno;Volume Structure», &laqno;File Structure» et &laqno;Record Structure». La norme ISO/IEC-13346 est également connue sous le nom de &laqno;NSR Standard» ou &laqno;Non-Sequential Recording».

Le format UDF utilise donc une large partie des recommandations de la norme ISO/IEC-13346 avec laquelle il est compatible. Il s'implémente dans des logiciels de formatage et de gestion d'unités de DON WORM ou effaçables 12 pouces (30 cm), 5,25 (13 cm) ou 3,5 (9 cm) pouces. Il est à la fois indépendant du matériel et du système d'exploitation et :
- définit le type d'information que tous les systèmes d'exploitation doivent stocker sur le disque;
- définit le type d'information que chaque système d'exploitation en particulier doit stocker sur le disque;
- définit comment une information stockée sur le disque par un système d'exploitation doit être traitée par un autre système d'exploitation.
- accepte et favorise l'échange de données entre les principaux systèmes d'exploitation en usage, à savoir DOS/Windows, OS/2, Macintosh et POSIX/UNIX. Il reste ouvert aux futurs systèmes d'exploitation.
Le format logique UDF peut également être utilisé avec des disques optiques numériques gérés par un juke-box.

Les premières spécifications de l'UDF ont été publiées en octobre 1995; elles ont fait l'objet d'une révision (1.01) le 3 novembre dernier, accompagnée d'un complément d'informations concernant le DVD ou Digital Versatile Disk. Les industriels de l'informatique (TWG) et de l'électronique grand-public ont en effet retenu une variante de l'UDF, appelée Micro-UDF, comme format logique des futurs Compact Disc haute densité. Ce format devrait s'appliquer à la fois au DVD-ROM, au DVD-R enregistrable de type WORM et au DVD-RAM effaçable; et instaurera aussi une compatibilité entre les plates-formes informatiques et les plates formes grand-public, par exemple les futurs lecteurs universels de DVD.
Pour l'instant, peu de logiciels de gestion de disques optiques numériques appliquent le format UDF. La société Micro Design International (MDI) (voir pages 53) est la première à proposer des programmes de ce type. D'autres fournisseurs de logiciels pour unités de DON supportent la norme ISO-13346 comme Pegasus Disk Technologies (filiale de Cornerstone Imaging) qui le fait dans ses drivers MDMI et OJMI pour les environnements OS/2, Windows et NT et Plasmon dans son NT-Manager. Un mouvement semble cependant s'amorcer en faveur de ce format puisqu'au cours du second semestre 96, un certain nombre d'éditeurs et de fournisseurs de logiciels de formatage et de gestion de DON sortiront de nouvelles releases compatibles avec le format logique UDF principalement en versions mono-drive.

Francis Pelletier

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