par Francis Pelletier - © Copyright 1995 MOSARCA
Cet article a été publié dans le magzine MOS 139 novembre
1995
L'année 1995 aura été marquée par la rapide
acceptation du CD-WORM ou CD-R comme support
de stockage et de diffusion de l'information. Ce support est désormais
présent dans de nombreux contextes pour sauvegarder de manière
définitive des fichiers ou des données, soit pour l'archivage
proprement dit, soit pour en assurer une diffusion par copies multiples
ou par consultation via un serveur. De même, la plupart des offreurs
de solutions de gestion électronique de documents, notamment en GEIDE-COLD, privilégie le CD-WORM comme
média d'archivage et de consultation de fichiers spools structurés
et indexés. Sans doute parce que, considéré sous l'angle
économique, c'est l'un des supports à accès direct
les moins coûteux: de 35 à 120 francs le disque vierge pour
une capacité de l'ordre de 650 méga-octets. Parallèlement,
les enregistreurs de CD-WORM proposés sur le marché international
ont subi une baisse régulière de leurs prix de vente jusqu'à
devenir abordable à la plupart des acheteurs intéressés.
Ils sont passés récemment en dessous de la barre des moins
de 10.000 francs et devraient valoir aux alentours de 8.000 francs sur le
marché français avec des logiciels de prématriçage
et de transfert fonctionnant dans les principaux environnements bureautiques.
Mais l'on trouve différentes catégories d'enregistreurs de
CD-WORM sur le marché, que l'on doit savoir distinguer. Les produits
dits d'entrée de gamme enregistrent à la vitesse double, soit
environ 300 kilo-octets par seconde, ce qui permet de sauvegarder 650 méga-octets
en trente minutes environ. Par contre, ils lisent en général
les CD-ROM comme les CD-WORM enregistrés à quadruple vitesse
(600 kilo-octets par seconde), et sans doute d'ici peu à sextuple
vitesse (900 ko/seconde); voire plus. La seconde catégorie d'enregistreurs
de CD-WORM opèrent à quadruple vitesse, ce qui permet de transférer
650 méga-octets préformatés en approximativement 15
minutes. Ils fonctionnent également à simple ou double vitesse
si les applications le demandent. En lecture, ils montent jusqu'à
la quadruple vitesse. La troisième catégorie est celle des
appareils haut de gamme destinés à la production ou à
la duplication en petite série comme le PCD 600 de Kodak qui, avec
un taux de transfert de 900 kilo-octets par seconde, effectue l'enregistrement
de 650 méga-octets d'informations préformatés en dix
minutes. Chacune catégorie d'appareils correspond à un niveau
d'exigences croissant et se prête à des usages plus ou moins
spécifiques. La tendance des prochaines années sera d'augmenter
le taux de transfert pour répondre au mieux aux utilisations bureautiques
et informatiques.
En 1996, les offreurs d'enregistreurs et de solutions à base de CD-WORM
seront pléthore avec l'arrivée sur ce créneau de producteurs
comme Mitsumi, Panasonic, Sanyo, Teac, etc. Mais il est vrai que tous prévoient
une forte accélération de la demande qui devrait donner naissance
à un parc de 12 millions d'appareils en 1999 au niveau mondial. A
terme, il est probable que certains offreurs de serveurs et de micro-ordinateurs
haut de gamme intégreront en standard des enregistreurs de CD-WORM
ou des enregistreurs multifonction avec le CD-E, dans leurs machines en
remplacement du simple lecteur de CD-ROM. Des projets sont à l'étude
chez de grands constructeurs comme Hewlett Packard, IBM et Compaq pour n'en
citer que trois.
L'année 1996 sera également celle des premières
solutions à base de Compact Disc Effaçable
(CD-E). D'un diamètre identique à celui du CD, c'est-à-dire
douze centimètres, le CD-E est un support enregistrable et effaçable
basé sur la technologie du changement de phase (voir MOS N°134).
Il offre une capacité de 650 méga-octets sur une seule face.
Comme nous l'avons déjà signalé à plusieurs
reprises dans nos colonnes, un premier média et un premier enregistreur
de ce type existent chez Panasonic et Plasmon (MOS N°129 pages 9/10).
Mais il ne s'agit pas à proprement parler d'un CD-E même s'il
utilise le format physique du Compact Disc. Le PD (Phase change Disc ou
Power Disc) de Panasonic a une structure logique d'enregistrement calquée
sur celle des DON (5,25 ou 3,5 pouces) faisant appel à une sectorisation
des pistes et au mode d'enregistrement ZCAV de vitesse angulaire constante
de pistes zonées. Le CD-E, tel qu'il devrait être proposé
à la fin de l'année 1996, utilise le mode CLV (vitesse linéaire
constante) dans lequel les enregistrements se font sur une piste continue
comme c'est le cas dans l'ensemble des produits de la famille Compact Disc.
Les enregistreurs de CD-E seront des appareils multifonctions. Ils pourront
lire des Compact Disc audio, des CD-ROM et enregistrer des CD-WORM - ceux
que nous connaissons aujourd'hui - et bien sûr des CD-E. Par contre,
un disque CD-E enregistré ne pourra être lu que par ces mêmes
appareils ou par des lecteurs de CD-ROM spécialement adaptés
qui ne verront le jour que dans un an ou deux. Selon les prévisions
des experts, les enregistreurs de CD-E/CD-WORM offriront vraisemblablement
un taux de transfert de 600 kilo-octets en écriture (quadruple vitesse)
et un taux de 800 kilo-octets par seconde en lecture (sextuple vitesse).
Le temps moyen d'accès aux informations se situera entre 100 et 130
millisecondes. Cela semble techniquement possible, du moins pour les appareils
haut de gamme. Pourtant, quelques fabricants, Philips, Ricoh et Hewlett
Packard en tête, misent sur des enregistreurs qui se contenteront
de la double vitesse (300 ko/sec.) pour enregistrer mais seront capables
de lire les disques à quadruple ou sextuple vitesse. Ce choix est,
semble-t-il, dicté par la nécessité de produire des
appareils au meilleur coût, donc avec des laser de moindre puissance.
Du point de vue de l'aspect logique, le CD-E ou Compact Disc effaçable
va demander des logiciels de transfert spécifiques. Il devrait utiliser
une nouvelle version de la norme ISO-9660 (celle du CD-ROM) et de l'Orange
Book qui a donné naissance à la norme ECMA-168. Cinq propositions
sont actuellement à l'étude. Après avoir été
examinées par des professionnels, certaines seront sélectionnées
pour donner naissance la &laqno;partie III» de l'Orange Book puis
à une proposition de norme internationale. Ces extensions des standards
actuels sont indispensables si l'on veut s'affranchir des limitations actuelles
de l'ISO-9660 et si l'on veut gérer la mise à jour du contenu
des CD-E par la création d'une TOC (Table Of Contents - table des
contenus) unique. Certains de ces développements devraient également
bénéficier au CD-WORM car ils limitent les pertes d'espace
lors des enregistrements de sessions successives. Le véritable lancement
des enregistreurs mixtes, CD-WORM + CD-E, est prévu pour la fin de
l'année 1996; à condition, bien sûr, qu'il existe des
logiciels adaptés et que les fabricants s'accordent rapidement sur
des spécifications communes, notamment pour l'enregistrement logique
des données. Dans les faits, la commercialisation devrait débuter
en 1997.
Parallèlement, les industriels travaillent à la mise au
point de Compact Disc haute densité enregistrables et effaçables.
On en connaît des prototypes, quelquefois fort avancés mais,
pour l'instant, il n'existe aucun accord sur les spécifications physiques
et logiques de ces médias. Ces CD de haute densité, à
la différence des CD actuels, sont exploitables sur les deux faces
car la technique de fabrication des supports est différente. Le HD-CD-WORM
(ou HD-CD-R), c'est-à-dire enregistrable, non effaçable et
lisible à volonté, devrait avoir une capacité de 3,8
giga-octets par face; soit 7,6 giga-octets sur un disque de douze centimètres
double face. Le Compact Disc haute densité enregistrable et effaçable
(ou HD-CD-E) devrait offrir, quant à lui, une capacité de
stockage de 2,6 giga-octets par face, soit 5,2 giga-octets sur deux faces.
Il ne s'agit que de prévisions qui sont sujettes à modification
dans les mois à venir. Les enregistreurs devraient atteindre un taux
de transfert en écriture comme en lecture de l'ordre de un à
deux méga-octets par seconde et des temps d'accès descendant
en deçà des 150 millisecondes.
On obtient une haute densité en utilisant un laser de plus courte
longueur d'onde dont l'impact à la surface du disque forme des indentations
plus petites dans les trois dimensions. La longueur d'onde devrait se situer
entre 630 et 680 nanomètres contre 780 actuellement; ce qui, par
parenthèses, laisse d'entrevoir d'autres augmentations substantielles
de densité lorsque des lasers à semi-conducteurs fiables et
peu coûteux, émettant dans la très courte longueur d'onde
qu'est le bleu seront disponibles. Il est également prévu,
mais pas confirmé, que les futurs HD-CD-WORM et HD-CD-E utiliseront
la méthode d'enregistrement MCAV (Modified Constant Angular Velocity),
qui devrait leur conférer de très bonnes aptitudes d'adressage
fort utiles pour mener des recherches rapides de données ou de séquences.
Les observateurs spécialisés ne pensent pas voir les premières
versions de ces nouveaux enregistreurs/lecteurs avant 1998 sauf quelques
prototypes en 1997. A l'instar des CD-E, ces appareils demandent d'importants
efforts de normalisation au niveau international et de conception de logiciels
de gestion dans différents environnements informatiques. Efforts
d'autant plus grands qu'il faudra que les experts et les développeurs
tiennent compte du fait que le HD-CD-WORM et surtout le HD-CD-E devront
également être exploitables dans des solutions grand-public
et, comble de difficultés, qu'ils devront également être
compatibles, en lecture, avec les médias actuels notamment avec le
CD-A, le CD-ROM et le Video-CD.
Mais les perspectives que laissent augurer ces nouveaux supports sont suffisamment
alléchantes pour lever bien des barrières. Le tout numérique
qui favorise la convergence des technologies informatiques avec l'électronique
ne fait pas de distinction entre support professionnel et support grand
public et c'est bien le même qui sera utilisé dans les deux
environnements. Le marché s'annonce colossal durant les dix prochaines
années; raison de plus aux industriels pour s'accorder six mois de
réflexion supplémentaire par rapport à leur planning
pour s'assurer que leurs produits seront totalement compatibles entre eux.
Il leur faut par ailleurs tenir compte de l'évolution des techniques
informatiques et des travaux des principaux acteurs de ce marché
dans la voie de la normalisation.
Ces travaux de normalisation sont essentiels au succès du HD-CD-WORM et du HD-CD-E. Un consensus semble vouloir prendre forme autour du format dit UDF ou Universal Disc Format, dont une partie des spécifications découlent de la norme ISO-13346. Une bonne vingtaine de sociétés travaillant dans ces technologies collaborent à la création de ce format. Elles sont regroupées au sein de l'OSTA qui assure le suivi des travaux avant de proposer une norme internationale. A l'image de l'ISO-9660, l'UDF devra assurer une relecture des supports dans les environnements informatiques et grand-public tout en restant indépendant du système d'exploitation utilisé. Il devra pouvoir s'appliquer aussi bien à des supports préenregistrés comme le DVD ou le HD-CD-ROM qu'aux nouveaux médias haute densité enregistrables et effaçables; ce qui n'est pas simple à concevoir. On remarquera que la norme ISO-13346 dont s'inspire le format UDF via de nouvelles extensions a été à l'origine conçue pour les disques optiques numériques 5,25 et 3,5 pouces afin d'assurer leur portabilité et leur lecture dans différents systèmes d'exploitation.
Le HD-CD trouve son origine dans le besoin qu'ont exprimé les
grandes firmes de l'électronique grand-public d'une seconde génération
de Compact Disc capable d'offrir une capacité de stockage élevée
pour diffuser des programmes de vidéo numérique compressée
de très haute qualité. En réponse, on a vu apparaître
le MM-CD de Philips/Sony et le SD (Super Density Disc) de Matsushita, Toshiba
et autres. Après une guéguerre de communiqués, les
deux clans ont entamé des discussions en septembre dernier en vue
de parvenir à un standard commun. Si quelques points de convergence
existent, tout est loin d'être réglé. Le premier produit
en lice est le DVD ou Digital Video Disc qui permet au grand-public de visionner,
à partir d'une seule face de HD-CD, jusqu'à deux heures et
demie de vidéo MPEG-2 accompagnée d'un son multicanaux et
de sous-titres multilingues (MOS N°131 et pages 37/40 dans ce même
numéro). On relira le DVD à partir d'un lecteur de salon qui
ressemblera à un lecteur de CD-I ou de Video-CD et l'image s'affichera
sur un téléviseur couplé à une chaîne
haute fidélité. Le DVD pourra également être
lu sur des micro-ordinateurs équipés d'un lecteur adapté
et d'une carte de décompression à la norme MPEG-2. Les industriels
comptent proposer une version ROM de ce nouveau format de disque aux éditeurs
de programmes informatiques et de jeux vidéo. Il est prévu
que ces nouveaux lecteurs de DVD et de HD-CD-ROM relisent également
les disques actuels de simple densité et puissent s'adapter à
des médias simple et double couche.
Au départ, dans chaque clan, on prévoyait de lancer le DVD
à la mi-96 puis à la fin 96. Aujourd'hui, il semble qu'il
leur faudra une année supplémentaire, à moins d'arriver
rapidement à un consensus, non seulement entre les deux clans concernés
même aussi avec les industriels de l'informatique. Par prudence, mieux
vaut tabler sur un lancement effectif en 1997 si rien n'entrave la suite
des événements actuels. Les premières versions des
lecteurs de DVD ou de HD-CD-ROM seront destinées à l'exploitation
de programmes préenregistrés avec, vraisemblablement, la possibilité
d'interagir comme c'est aujourd'hui le cas avec le CD-I ou d'autres consoles
intelligentes à base de CD-ROM. Pour que le lancement ne se fasse
pas dans un désert de programmes, les industriels comptent élaborer
un catalogue de titres préenregistrés réalisé
à partir du fonds cinématographique des sociétés
qui ont adhéré à ce nouveau support. C'est le cas de
Time-Warner mais également de Sony et de Philips. Malgré ces
précautions, on doit envisager sérieusement la possibilité
que le marché du DVD ne se forme pas aussi vite que le prévoient
certains de ses promoteurs. Il faudra bien à notre avis compter deux
ans avant de faire accepter ce nouveau produit à un public large.
La conjoncture économique va s'en mêler mais aussi le niveau
des prix pratiqués et le nombre de titres proposés sur le
marché. Par contre, le HD-CD-ROM pourrait connaître plus vite
un relatif succès si les industriels de l'informatique adoptent ce
nouveau média. Il est bien en phase avec les besoins accrus en capacité
de stockage pour la diffusion de grandes bases de données et le développement
de nouveaux produits. De plus, le prix des premiers lecteurs de HD-CD-ROM
sera certainement mieux admis dans les milieux informatiques que sur le
marché de l'électronique grand-public.
Pour être exhaustif, il faut également toucher un mot de l'environnement
de fabrication des DVD et des HD-CD-ROM. Les matriceurs et les presseurs
indépendants devront mettre à niveau leur matériel
pour répondre à de nouvelles exigences techniques. Les concepteurs
de programmes devront trouver les bons outils de production, tant matériels
que logiciels, afin de réaliser des disques se conformant à
de nouvelles spécifications. De ce côté aussi, il va
falloir donner du temps au temps. Le CD-ROM tel qu'on le connaît aujourd'hui
a encore quelques petites années devant lui avant de céder
la place à un cousin de haute densité. Il en est de même
pour le CD-WORM et le CD-E. Le HD-CD WORM devrait avoir, s'il est réellement
disponible à la fin de l'année 96, trois ans devant lui avant
de se voir dépasser par le HD-CD-E. Les industriels ont cette courte
période pour le banaliser avant de généraliser l'usage
des enregistreurs/lecteurs multifonctions (CD-WORM/ CD-E) dans les plates-formes
informatiques à base de micro-ordinateurs. Le premier marché
visé est en effet celui de l'informatique où les fabricants
pourront se permettre de vendre les enregistreurs/lecteurs de HD-CD-WORM/HD-CD-E
à un prix élevé, la prime de la nouveauté étant
justifiée par les capacités de stockage offerte. Dans un second
temps, les fabricants déclineront ces appareils professionnels en
des appareils grand-public pour l'enregistrement de la vidéo numérique
ou d'informations reçues au travers du câble ou au travers
de réseaux de télécommunications. Quelles que soient
les échéances, la marche en avant vers la haute densité
est inéluctable. Et le HD-CD sous toutes ses formes représente
une aubaine pour l'industrie électronique avec les renouvellements
de matériels qu'il entraîne. Entre matériels et média,
les enjeux se comptent, à long terme, en milliards de dollars.
Les faits ont donné raison à nos pronostics: le CD-WORM
empiète sérieusement sur les domaines d'application du disque
optique numérique WORM de 5,25 pouces. Le CD-E ne fera qu'accentuer
le phénomène en déplaçant l'affrontement vers
les DON magnéto-optiques de 3,5 et 5,25 pouces. La concurrence se
manifestera d'abord dans les opérations de sauvegarde autonome connectées
à un micro-ordinateur. Par contre, les DON effaçables, notamment
de 5,25 pouces, utilisés sur réseau resteront dans un premier
temps les seuls à offrir des taux de transfert élevés
avec un temps de recherche court. En outre le disque magnéto-optique
supporte un nombre plus important de cycles d'écriture-effacement-réécriture
que le CD-E et cette aptitude est un critère important dans les solutions
de sauvegarde. Le DON n'a donc pas dit son dernier mot. Les supports magnétiques
amovibles à base de disque comme les Syquest, le MCD de Nomaï,
etc. vont subir de plein fouet la concurrence du CD-E malgré des
écarts de prix en leur faveur. Et la comparaison sera sans appel
pour les systèmes de sauvegarde à base de cartouches magnétiques
dont la capacité ne dépasse pas le giga-octet en natif.
A long terme, les versions haute densité WORM et effaçables
vont menacer l'ensemble des disques optiques numériques que l'on
connaît aujourd'hui. Même le DON WORM de 12 pouces devra affronter
le HD-CD-WORM. Avec ses 6,4 giga-octets sur deux faces, ce dernier sera
plus rentable que le DON WORM 12 pouces, du simple point de vue du prix
des médias; le HD-CD-WORM sortira de chaînes de production
très automatisée dérivées de celles utilisées
pour la duplication en grande série. Si l'on examine la question
sous l'angle du coût des enregistreurs, la comparaison tournera également
à l'avantage du HD-CD-WORM puisque le prix public d'un enregistreur
de DON WORM 12 pouces oscille entre 180.000 et 250.000 francs. Sans oublier
que le HD-CD-WORM sera exploitable, grâce au format UDF, dans de multiples
environnements sur des lecteurs banalisés comme c'est aujourd'hui
le cas du CD-WORM. On ne peut et ne pourra jamais en dire autant du DON.
Pour finir, le HD-CD-WORM pourra prendre place dans les juke-boxes de CD-ROM
actuels dont le prix est largement inférieur à celui des juke-boxes
de DON 12 pouces. A titre d'exemple, un juke-box NSM de type Mercury d'une
capacité de 150 CD offrira, avec des HD-CD-WORM de 7,6 giga-octets,
une capacité de stockage de 1140 giga-octets (1,140 téra-octets)
pour un coût nettement inférieur aux solutions à base
de DON 12 pouces. Pour être honnête, il convient de considérer
que lorsque les HD-CD-WORM et les HD-CD-E arriveront réellement sur
le marché, la capacité des DON de 12 pouces sera sans doute
montée à vingt giga-octets de capacité tandis que celle
des DON de 5,25 pouces atteindra 5,2 giga-octets; voire 10,4 giga-octets
(voir MOS N°127, pages 7/8). Mais la capacité n'est qu'un des
critères de comparaison dont l'importance pâlit face à
d'autres critères tels que le prix ou le caractère universel.
Le marché préférera opter pour un média multi-source,
portable dans différents environnements et bénéficiant
des avantages d'une production industrielle et standardisée qui débouche
sur des prix compétitifs. A terme, la niche du DON WORM 12 pouces
va tellement se restreindre qu'elle ne sera plus économiquement viable.
Si tout le monde finit par s'accorder autour d'un même support, comme
le suggèrent les responsables des grandes sociétés
engagées dans la filière HD-CD que nous avons rencontrés,
ce nouveau média et ses dérivés.
Francis Pelletier ©
Copyright 1995 MOSARCA -
cet article a été publié dans le N° 139 du magazine
MOS.